Le terme de " cacher " est sorti depuis un certain temps de la sphère exclusivement juive pour un horizon bien plus large. Qui, de nos jours dans la société environnante n'a jamais entendu parler de repas cacher, restaurant cacher, boucherie cachère, alimentation cachère, ingrédient cacher etc… De plus, le marché du cacher connaît un boom impressionnant depuis quelques dizaines d'années.
Mais que recouvre exactement le terme " cacher ", qui d'ailleurs, se décline de plusieurs manières : " Kasher ", " Kosher ", " Casher " ou " Cachère " ?
Littéralement, " cacher " signifie " apte " ou " conforme ", et comme ce terme est principalement utilisé dans le domaine alimentaire, il est devenu avec le temps l'expression qui " consacre " un aliment et en permet la consommation aux Juifs.
Les lois alimentaires prennent une place de choix dans l'arsenal juridique de la Thora. L'exigence de sainteté prônée par la Thora s'étend à tous les domaines de la vie, du plus collectif au plus intime, et comme la nourriture de l'homme tient une place de choix dans sa vie, il était normal que la Thora réglemente cette activité en l'élevant au-dessus de sa simple signification biologique.
Il ne sera nullement question ici de rentrer dans les détails de ce que signifie manger cacher, mais ils nous paraît important de préciser ce que ce n'est pas ! Plusieurs tentatives d'explication ont été données à propos de la Cacherout (règles relatives à l'alimentation cachère).
Certains ont voulu y voir de simples prescriptions hygiéniques dues au climat proche-oriental, d'autres les considèrent comme des survivances de mœurs antiques, d'autres encore y ont vu une école d'autodiscipline ou une barrière dressée pour séparer les enfants d'Israël des autres Nations.
En réalité, chacune de ces définitions contiennent une part de vérité, mais aucune d'entre elles ne recouvre entièrement ce que manger cacher signifie. La Thora n'est pas un ouvrage de diététique ni de sociologie !
En réalité, aussi trivial que cela puisse paraître, il faut manger cacher parce que D-ieu l'exige de son peuple !! La notion de sainteté comme indiqué plus haut nous demande de spiritualiser le monde matériel en maîtrisant nos sens. Les lois alimentaires entrent tout à fait dans ce cadre.
Ainsi, lorsque la Thora cite un animal cacher ou non, lorsqu'une instance rabbinique reconnue dresse une liste des aliments cachers, cela ne signifie en aucune manière que les aliments interdits soient mauvais, sales ou malsains, mais tout simplement qu'ils font partie des aliments prohibés par la Thora pour transformer la table familiale en lieu d'élévation et d'harmonie spirituelles.
Alors, pour vivre heureux vivons cacher.. !!!
Alain BLUM